Ciel gris à Paris, un temps à rester chez soi, les jambes sur le bureau, Keren Ann en fond sonore et mes résumés sur le surréalisme et Beckett sur les genous, thé caramel et regard protecteur de... de...?
Hier, parce que ça ne se fait pas non, de rester chez soi à trainer des pieds toute la journée, à faire des allers retours entre le lit et le bureau et la cuisine et le JT du 13 heures, je suis sortie chercher un cadeau pour l'anniversaire de ma mère et voir une pièce aux Mathurins, Check up. Sympathique, la pièce d'ailleurs, bien vacharde, voire cruelle. La méchanceté est une bonne source de comique, c'est fou ça.
Bien la première fois que j'écris sur un blog sans vraiment chercher à faire des figures du style, et encore moins à raconter quelque chose d'intéressant. Il faut croire que toutes les expressions contemporaines d'art m'ont complètement abrutie, dans leurs tentatives dérangées de transcender le quotidien pour en faire ressortir une dimension nouvelle et l'exprimer autrement, enfin un truc dans le genre. J'étais à Oslo récemment, il y avait cette expo sans fil conducteur précis (genre "les acquisitions du musée durant ces vingt dernières années). Bref un type s'était amusé à empiler des journeaux par terre et c'était... c'était... Une nana avait exposé une baignoire un peu salie. C'était... C'était... Intense. Je me rappelle de cette phrase du directeur du musée de Tokyo, comme quoi est art ce qui est une vision particulière du monde. J'imagine que mes élucubrations pourraient dans la même verve devenir quelque chose d'intéressant. Vision post-adolescente-bobo-demi-adulte-légèrement-blasée-oscillant-entre-le-pessimisme-et-l'optimisme-salvateur, tout ça au travers de phrases non organisées sur mon quotidien aussi exaltant qu'un reportage sur la pêche à la mouche.
Vous voyez où je veux en venir ?
Parce que moi plus trop...
Là je repense à ce film de Chantal Lauby, "Laisse mes mains sur tes hanches". Il était adorable ce film.
Et maintenant, à une copine, dans ma cuisine, pendant que je lui faisais un thé, qui allait de long en large, et qui me sortait comme ça "tu sais ce qu'il me faudrait là ? Une bien grosse, ah ça me ferait du bien!". (Depuis, elle a trouvé chaussure à son pied, Dieu soit loué, la sainte-nitouche bien pensante que je suis n'a plus eu depuis à supporter des conversations aussi vulgaires).
D'ailleurs, quelqu'un sait quelle est le dosage exact pour faire un gin tonic ? Je n'arrive plus à retrouver le goût béni de celui que j'avais avalé lors de cette soirée en boite... Ah, c'était à Singapour, ça me manque...